[PV : Mao] Une rencontre innatendue...

{| Hellcome, dolly…

Erre, mon ange.

Erre, toi qui n’as plus rien…
Cette voix, si mélodieuse, dans ma tête, comme le chant d’une fée qui aurait posé ses lèvres, contre mon front, là, pour apaiser ma douleur.
Pourtant, quelle est cette indicible rage, mêlée de haine, qui consumme tout mon être ? Pourquoi suis-je ici ? Pourquoi …
Des voix, qui me hantent. Des murmures, qui me hantent. Et toujours, son visage, qui se trace, où que je sois. Quand mon sang coule, il me semble que son nom se dessine, en lettres chancelantes.
Pourtant, j’essaye de les étouffer, de les enfouir au plus profond de moi, de les repousser loin de ma conscience pour que plus jamais je ne doive affronter ces fantômes.

Ses yeux couleur or en fusion se posèrent sur sa main éthérée, tendue devant les prunelles chaudes comme une caresse. Du sang maculait son poing, et les petites rivières se multipliaient quand la jeune femme le serra violement.

Je ne veux plus vivre, pas si s’est pour que tu me pourchasses. J’aurais aimé rêver, comme avant.
Pourtant, à chaque fois que je m’endors, un démon s’empare de moi.
Ce sont tes yeux, l’odeur de sa peau qui m’envahissent ; et tu apparaît, mais jamais je ne t’atteint ; tu es comme un reflet de la lune, dans un miroir d’eau. Je tend la main, ma ton image se trouble. Je t’appelle, mais tu ne m’entends plus.

Une bourrasque de vent balaya les mèches sauvages de sa crinière platine, les projetant sur le nez légèrement retroussé de la belle. Quelques flocons n’allaient pas tarder à se mêler à cette terre sans vie, écrasant leur pâleur marmoréenne contre les arbres centenaires. Mais Cissy avait si souvent affronté le blizzard, qu’elle ne le craignait plus ; en fait, c’était une étrange compagnie qui lui servait de confident dans ses terreurs, ses faiblesses ou ses cauchemars, le seul réceptacle de ses sentiments.

Parfois même, je revois ton sourire, légèrement carnassier et éternellement cynique…

La belle s’arrêta un instant, fixant un sapin dont la haute cime semblait s’étendre jusqu’à perte de vue, comme pour caresser la voûte qui ne tarderait pas à se consteller d’astres brillants, se joignant ainsi au disque lunaire.
Sa main éthérée et tarentuleuse vint se poser sur le sabre qui croisait son dos.

- Ne fais pas semblant de n’être pas là… murmura Cissy d’une voix coulante.

Perchée, doucement, dans un calme presque agaçant. J'étais là, écoutant et observant le paysage. Me demandant sans jamais comprendre, pourquoi avoir eu une vie telle que celle-ci. Je ne m'en plaignais pas vraiment. Mais tellement de chose m'étais impossible. Un humain? C'est une bête, sans grand intérêt, fragile et souvent sans défense. Mais pourtant, ils éprouvent chacun des sentiments. Beaucoup de sentiments. Allant de plus futile au plus beau. Et c'est ça, qui fait d'eux toute la splendeur de leurs races. je ne les envie pas, ou pas entièrement. Les remords m'envahiraient bien trop souvent. Cependant, comment vivre, si tel est le thermes, une vie quand rien ne nous procure réellement de joie ou... Quelque chose comme ça?
Soudain, un étrange tintement vint me sortir de ma rêverie. Un tintement ou une voix? J'écoute d'avantage, et perçois finalement ce que j'apparenterais à une jeune fille. Sa voix n'est pas craintive. Mais elle semble implorer. Implorer quoi? Comment le deviner.
Je voudrais me lancer, et peut être en faire un dîner. Seulement, l'envie m'en manque. Et la chasse, ce soir, ne me ferait que m'ennuyer profondément. Malgré tout, j'aime à jouer avec les individus. Je devine que c'est un humain. Si c'est un lycan, mon choix fait à la hâte ne sera que le mauvais. Et un combat sera alors engagé. Si j'ai raison? Et bien... Nous verrons. Nous improviserons.
"Excuse-moi."

Dis-je d'une de ses petites voix enfantine, qui glacerait le sang de quiconque pourrait l'entendre. Un brin de moquerie et énormément d'espièglerie vinrent se mêler à ma voix cristalline. Attendant la réponse. Je me mis, avec une lenteur et une souplesse déconcertante, à descendre doucement. En silence, tel un vent insaisissable. Pour m'approcher d'avantage de la voix, sans que pour autant elle puisse me voir. Mieux vaut prévoir, que foncer tête baisser- ce qui serait stupide- dans un danger. A ce que je pouvais en distinguer. La demoiselle, car tel était le cas, n’étais pas très grande. Un brin inoffensif d’après son apparence chétive. Cependant, j’étais bien placer pour le savoir. L’apparence n’était qu’illusion face aux véritables adversaires de ma race.